Illustration Patricia Delplanque
Ronan James responsable du projet PROTO204 de Paris Saclay nous fait découvrir son parcours et sa vision de ce lieu avec l’enthousiasme qui l’anime quand il s’agit de mettre en oeuvre et de diriger des projets collaboratifs.
Le domaine associatif et la médiation scientifique sont des éléments clés de ton parcours, peux-tu nous en parler ?
Durant ma thèse en climatologie, je me suis intéressé à la médiation scientifique en commençant par faire du monitorat au Palais de la Découverte, puis en rejoignant l’association Doc’Up (Association des Doctorants de Sorbonne Université) pour le festival de court-métrage « Les chercheurs font leur cinéma ». L’association Paris-Montaigne m’a amené ensuite à créer des ateliers collaboratifs entre des jeunes et des artistes à partir d’installations interactives similaires à celles des Fabs Labs encore peu répandus en 2008.
Toutes ces rencontres étaient pleines d’énergie, et toujours riches d’échanges ce qui m’a conduit à la fin de ma thèse à rejoindre l’association « Les Atomes Crochus » en tant que chef de projet. Mon but était de faire découvrir les sciences de manière ludique par le biais de projets collaboratifs.
De voir jusqu’où il était possible d’amener des jeunes à faire preuve d’imagination sur le pouvoir évocateur des abysses en s’inspirant d’animaux réels et de fiches scientifiques lors du concours « 2000 mètres sous les mers » était très intéressant. Le projet « Raconte-moi tes technologies » a permis de faire découvrir et partager ce que chacun connait des objets du quotidien tout en créant un lien intergénérationel. Le fait d’allier l’action sociale et la médiation scientifique a été particulièrement riche en apport que ce soit pour les participants, les nombreux enseignants qui se sont joints à nos projets, et les intervenants.
Que représente pour toi l’environnement de Paris-Saclay ?
Paris-Saclay est un écosystème très dynamisant où de nombreuses approches sociales, culturelles et économiques sont mises en œuvre. Des moyens sont mis à disposition ainsi que des équipes dédiées ce qui facilite l’innovation et le développement du tissu économique. Conceptuellement l’architecture et les moyens permettant de concrétiser les projets sont là. C’est également un environnement idéal pour la recherche et la créativité de manière collaborative et associative avec le retour officiel de 20 institutions de recherche de l’enseignement supérieur.
Quelles sont les activités que tu souhaites développer dans Proto 204 ?
Les lieux de vie qui rassemblent des communautés sont parfois segmentés entre recherche, groupes, étudiants et startups. Chacune de ses communautés est riche de diversité et d’éléments qui ont un grand intérêt à être reliés aux éléments des autres communautés.
Mon objectif est d’apporter dans ce contexte social de nouveaux modes de travail en stimulant la cohésion et la créativité collective afin de faciliter l’innovation aux différents acteurs de la société. De nombreuses connections sont encore manquantes actuellement, en rendant visible ce qui se fait déjà sur le territoire, il sera possible de se coordonner pour que chacun trouve « sa pépite » plus facilement.
Quelles évolutions vois-tu pour Proto 204 et de manière générale pour Paris-Saclay ?
J’espère que ce lieu de créativité et d’innovation que représente Proto 204 incitera également les habitants à venir découvrir et participer à nos différents projets et thématiques.
Concernant Paris-Saclay, l’idée est un développement rapide pour que ce modèle et cette richesse assez unique en terme de territoire au niveau européen, essaime dans d’autres lieux et connecte toujours plus de communautés différentes autour des campus.