Nouveaux modes de recrutement, de la stratégie aux résultats

Nouveaux modes de recrutement, de la stratégie aux résultatsArticle publié le : 04/10/2012
Par Patricia Delplanque
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Article également publié dans les Echos, Le Cercle après une analyse basée sur une trentaine de sociétés (plus de 5 000 lectures).

??????????????????La stratégie de recrutement via le web 2.0 plébiscitée un temps, n’est pas forcément côté utilisateurs ce qu’il y a de plus efficace. La recherche d’emploi pilotée par l’outil digital est devenue chronophage et à faire en mode « expert ».

En dehors des réseaux sociaux professionnels, voici quelques exemples concrets que surement certains d’entre vous auront connus. Dans la jungle de tous les sites de recrutements se trouvant sur le net, le plus simple était de commencer par les sites « officiels » pour cette analyse.

Sites officiels pour l’emploi

Sur l’un des sites les plus utilisés, alors que le CV se voudrait interactif, voire incluant du contenu Rich Media, celui-ci ne peut être fait qu’en Word 2003. Il est téléchargeable tel quel ou en format PDF sachant qu’il est impossible de dépasser 200 Ko.

La chose est assez surprenante, à l’heure où le Cloud computing est censé faciliter le stockage des données. Bien que conscients de ce problème, les responsables du site n’ont malheureusement pas les moyens de faire mieux pour le moment.

Concernant le côté intuitif du site, il est impossible de cocher 2 domaines d’activités à la fois ce qui oblige à renouveler l’opération de recherche. Après téléchargement du CV, un message réclamant des mots clés apparaitra. Quels mots clés ? Cela restera un mystère, car il n’y aura ni fenêtre d’aide, ni indication ce qui est déconcertant.

Plusieurs tentatives d’ajouts de mots pouvant être « clés » se solderont par des échecs. En dernier recours, la solution sera d’envoyer un mail contenant le CV afin qu’il soit téléchargé sur le site ou envoyé au recruteur.

La seule chose réalisable sans difficulté pour ce site sera donc de postuler sur des offres redirigeant sur les sites des recruteurs. Sur le second site largement utilisé également, la sélection d’un domaine, par exemple celui du Marketing, fait apparaitre une liste de métiers auxquels correspondent des codes de référence. Cependant, il n’a pas été prévu de pouvoir choisir 2 métiers.

Ce système censé faciliter la recherche propose les offres liées au métier filtré et s’élargit aux autres sur plusieurs pages. Dans cette nouvelle fenêtre, il est impossible de sélectionner 2 champs pour filtrer par nom de métier et lieu de travail par exemple ce qui rend la recherche difficile.

Afin de visualiser des annonces de plusieurs métiers pour un seul domaine, le moyen le plus simple sera donc de renouveler la recherche en changeant le nom du métier.

Un site également chronophage quand on n’est pas spécialisé dans un métier particulier, ou en recherche d’un lieu de travail déterminé. Ce dernier point est assez étonnant alors que la mobilité fait partie intégrante des nouveaux aspects professionnels.

Les sites « carrières » des sociétés et les besoins des utilisateurs

Quelques tentatives de candidatures directement sur des sites de sociétés seront plus probantes. Il reste que le temps passé à créer son profil sur chacun avant de pouvoir enfin déposer CV et lettre de motivation est impressionnant.

Quels sont les besoins des utilisateurs lors d’une recherche d’emploi ? Des sites comprenant une ergonomie pensée pour l’utilisateur le moins expérimenté et une multitude de recherches. Avec, à minima :

- Un design agréable.

- Une interface intuitive et rapide avec des annonces accessibles facilement.

- De l’interopérabilité pour la création des profils.

- De l’interactivité afin de faciliter les échanges, etc.

Pour la plupart des sites, ce n’est pas le cas :

- Le design est froid, impersonnel.

- Les profils à remplir à l’aide des menus déroulants fastidieux.

- Certaines expériences sont impossibles à indiquer.

- Les lieux d’emploi une fois choisis pays et région ne sont pas en relation avec les sociétés, mais génériques.

- Les bugs sont nombreux.

- Les messages d’erreur n’ouvrent ni sur fenêtre d’aide ou contact.

- Le critère « autre » est rare, et bien souvent aucune mention ne peut être ajoutée,

- Des critères pour des équivalences, ou des diplômes obtenus par le biais de la formation professionnelle, exemple VAE (validation des acquis professionnels) n’existe pas.

Recrutement : la formation professionnelle passe à la trappe

Ces dernières années, l’accent ayant été mis sur la formation professionnelle entre DIF, CIF, et Fongécif il est devenu courant de valider ou de passer de nouveaux diplômes. Cela semble avoir été omis sur la plupart de ces sites.

Dans une période aussi cruciale pour l’emploi, la plupart d’entre eux semblent encore en mode beta ce qui n’est pas « facilitant » pour l’utilisateur. Un peu plus « d’expérience utilisateur » semblerait souhaitable.

À noter le site d’une société qui prône l’égalité des chances en ne permettant d’inclure ni CV, ni identité ce qui est louable. La difficulté survient lorsqu’il faut après avoir créé son profil, saisir son CV. Seules quelques expériences professionnelles significatives peuvent être indiquées. De l’individu au dividu… sur ce site une seule facette peut être présentée. Il vaut mieux dans ce cas-là être plus débutant que senior.

Après avoir sélectionné quelques offres, rempli des profils chaque fois différents avant de pouvoir joindre CV et lettre de motivation, la saturation arrive rapidement.

La Netocratie va-t-elle devenir pire que la bureaucratie ?

Pourtant passionné de TIC et d’innovation, le temps des annonces cochées dans le journal du matin avant de poster lettre et CV me semble soudain plus simple.

De la privatisation des données à l’humain

Concernant les multinationales, nombre d’entre elles font apparaitre un message demandant d’accepter des conditions impliquant une possible non-confidentialité des données hors France. Ceci étant lié au fait que les politiques de confidentialité menées sont différentes d’un pays à un autre.

Pour l’une d’elles, une nouvelle fenêtre s’ouvrira proposant d’en savoir plus. Malheureusement, la page est en erreur.

La plupart des « digitals migrants » sont encore attachées à la protection de leurs données, mais il n’y a pas d’autre alternative que d’accepter ou de ne pas postuler.

Une société de Conseils propose des entretiens par Skype. En dehors du fait que le contact humain semble primordial lors d’un entretien d’embauche, sommes-nous tous bien équipés pour cela ?

À l’heure du digital et de l’innovation, il est possible d’imaginer sans peine un chercheur d’emploi, son mobile à la main, « localisant » un poste, avant de passer son entretien en face time. La réalité aujourd’hui est toute autre, et il semble y avoir un décalage entre les nouveaux usages préconisés et les outils mis à disposition.

Dans un bassin d’emploi difficile, il semble avoir été oublié qu’il y a des recruteurs, mais aussi des candidats pour lesquels une recherche d’emploi devient au fil des clics un emploi à plein temps.

Ces mêmes candidats peuvent avoir également des préférences pour une société parmi d’autres. Or sur certains sites les « officiels » compris, certains recruteurs gardent l’anonymat. Sur d’autres, le lieu d’emploi n’est même pas indiqué. Où et à qui va le CV ?

Il semblerait normal de pouvoir étudier globalement la société, et de s’intéresser aux différents secteurs de son activité avant de postuler. Quand les critères recruteur/demandeur d’emploi sont en phases, le mot clé est « motivation ».

Qu’en pensez-vous ?

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